Fuzhou

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Rue traditionnelle de FuzhouJ’avais rencontré Lisa, une adorable chinoise de 20 ans, à l’auberge de jeunesse à Pékin. A l’époque elle m’avait invité à passer quelques jours chez elle si je passais près de Fuzhou, sur la côte sud du pays. Ce n’était pas mon plan de départ, mais j’avais gardé l’idée en tête, et j’ai eu raison!

Dans le train, en moins de cinq minutes, le ciel est devenu noir, il fait nuit et il pleut averse. Arrivée à Fuzhou, ce sera la même chose: une pluie battante, des rues inondées et les embouteillages d’un jeudi soir dans une ville de 4,5 millions d’habitants. Lisa m’attend à la gare avec son vélo et son poncho; en 10 minutes nous sommes chez ses parents, en plein centre ville. Sa mère a cuisiné un succulent dîner, composé de 10 plats qui lui ont pris l’après-midi.

Je fais la connaissance de toute la famille: son père, médecin en médecine traditionnelle chinoise, sa sœur, fraîchement diplômée en médecine traditionnelle (« she’s the successor », « c’est la relève » me dira Lisa), et sa mère, qui travaille dans l’administration d’une école. Après le repas, Lisa propose de préparer la suite de mon voyage; elle me conseille de faire une halte à Pingtan, sur l’île de Pingha, à 140 kilomètres de Fuzhou. Sur un forum, elle trouve le temoignage de cyclistes ayant fait le trajet en sept heures et ayant dormi sur la plage avant de revenir le lendemain; l’idée me tente bien. De là, direction Xiamen (Amoy), ancien port ouvert aux étrangers, un petit crochet par les Tulou, ces maisons communautaires rondes typiques de la région, et direction Guangzhou en train. « The schedule is too tight » (« le timing est trop juste ») me dira Lisa. En effet, trop juste pour pédaler de Fuzhou à Guangzhou en m’arrêtant de ci de là et en quittant le territoire avant le 1er septembre.

Dans une ruelle de Fuzhou...Le lendemain nous passons la matinée à discuter: Lisa a 20 ans mais elle tient des propos mûrs et réfléchis, ceux d’une personne bien plus âgée. Elle m’apprendra plus tard qu’étant une excellente élève au lycée, un représentant de l’université de Rennes était venue lui proposer une bourse pour faire ses études gratuitement en France. A l’époque, la « tante » de sa mère (le sens de la famille est bien différent en Chine) habitant Paris lui avait indiqué que l’université n’est pas aussi bien renommée que la Sorbonne (!!!) et Lisa avait laissé filé l’idée. C’est la première fois que je rencontre en chair et en os une personne se voyant offrir une bourse pour l’étranger, et je trouve dommage qu’elle ait refusé, l’expérience l’aurait sûrement enrichie. À mon regret, mon point de vue déclenchera une dispute entre Lisa et sa mère, mais elle a aujourd’hui une nouvelle ambition: partir étudier aux États-Unis; pour cela elle travaille d’arrache pied pour obtenir une bonne note à son TOEFL.
Pour occuper notre après-midi, elle propose de m’emmener goûter les « desserts » typiques de Fuzhou, puis de faire un tour dans un joli parc où elle fait habituellement son jogging (elle a l’intention de courir le marathon en fin d’année!). Nous ferons au total 5 restaurants! Je goûterai à des plats très variés, et pas seulement des desserts sucrés comme je l’imaginais: sorte de pâte d’omelette au gingembre, soupe de boulettes de poisson et porc à la coriandre, porridge de graines de lotus, soupe sucrée aux cacahuètes, pâtes de riz au jus de poisson, porc frit sucré et pommes de terre, soupe de ravioles, riz sucré, palet de cacahuètes, etc. Fuzhou a l'heure de pointeCela nous donnera l’occasion de mieux nous connaître et de discuter de sujets divers. Il est déjà 16 heures lorsque nous quittons le restaurant de desserts sucrés. Sur le chemin du retour Lisa m’achètera mon petit déjeuner du lendemain: des biscuits et gâteaux, majoritairement sucrés.
Nous dinerons avec le reste de sa famille (bien que n’ayant vraiment pas faim après tant de victuailles!) et passerons le reste de la soirée à parler de ses rêves et de son ambition.
Ces quelques heures passées à Fuzhou m’ont réconforté dans l’idée que bien que je ne comprends pas toujours les Chinois, passé le seuil de la porte, c’est un peuple chaleureux. Lisa m’offrira même des caramels de Taiwan et un petit peigne en vraie corne, un cadeau typique de la région.

2 réflexions au sujet de « Fuzhou »

    Richard Raymonde a dit:
    21 septembre 2014 à 8 h 19 min

    quelle belle rencontre avec cette jeune chinoise et ses parents. j aurais aimé etre avec toi et partager ce tres bon souvenir de la chine que jusqu ici ne t avais pas tellement enthousiasmé
    gros bisous

      admin a répondu:
      22 septembre 2014 à 0 h 24 min

      Oui, Lisa était adorable, comme beaucoup de chinoises de son âge avec qui j’ai pu faire connaissance. Dommage que ça n’est pas toujours été le cas avec les autres chinois…

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